Bonjour !
Au fil des derniers épisodes de ces Carnets, nous avons parlé des liants et des diluants, ingrédients fondamentaux pour fabriquer soi-même sa peinture.
Examinons aujourd’hui un autre matériau de base : les matières de charge.
Ce sont des produits solides, poudreux ou pulvérulents, insolubles dans le milieu de dispersion, qui donnent corps et matière aux mélanges. Les charges peuvent remplir différentes fonctions : technique (épaississant, etc), optique (opacifiant, etc), voire économique (elles font alors office de base peu onéreuse).
Leur principale utilisation réside dans leur pouvoir épaississant. Les matières de charge permettent d’obtenir une pâte plus ou moins compacte – qui peut aller jusqu’à la consistance d’un enduit ou mortier, dont la charge est l’indispensable agrégat.
Selon que la matière de charge est dure ou tendre, son action mécanique change : elle augmentera la résistance du mélange à l’usure ou, au contraire, facilitera le ponçage. Elles peuvent jouer un rôle optique, en modifiant l’opacité de la peinture ou sa matité. Elles influencent également la perméabilité du film pictural, le rendant plus ou moins poreux. Ajoutées à certains pigments, elles peuvent limiter leur sédimentation dans un mélange liquide.
Les charges, quand elles sont suffisamment grosses, peuvent empêcher l’apparition de craquelures. C’est le rôle du sable dans un mélange de mortier à la chaux. En revanche, les charges très fines peuvent favoriser la tendance au craquèlement du film pictural.
Les charges peuvent servir à augmenter le poids et/ou le volume d’un produit commercialisé pour en diminuer le coût de revient, dans un but parfois frauduleux. C’était très souvent le cas autrefois dans le commerce des matières colorantes lorsque les marchands « coupaient » les pigments les plus chers. Aujourd’hui encore, on peut constater sans étonnement que la masse pigmentaire d’une peinture industrielle, selon qu’elle est bon marché ou de qualité supérieure, peut comporter jusqu’à 95 % de matières de charge. Il est intéressant de savoir que rien n’oblige les fabricants à indiquer en clair sur leurs étiquettes ni la nature, ni la quantité de cette charge…
L’utilisation d’une charge peut être facultative. Dans nos mélanges maison, nous devrons le cas échéant adapter le volume de charge à la consistante finale et à l’aspect attendu, en tenant toutefois compte de sa possible incidence sur l’adhérence et la solidité du mélange, selon le type et la quantité de liant utilisé.
En théorie, une charge se distingue d’un pigment parce qu’elle n’a pas d’influence sur la coloration de la peinture. Dans la pratique, on considèrera souvent certains pigments à forte granulométrie comme des charges puisqu’ils se comportent comme telles et qu’ils influencent de la même façon les mélanges. De la même façon, dans certains mélanges, la matière de charge modifiera quand même peu ou prou la couleur de la peinture obtenue.
Les principales matières de charge que nous utiliserons en peinture sont minérales. Parmi les plus communes, on trouvera la craie (carbonate de calcium), le sable, la poudre de marbre, le talc et l’argile.
Nous voici presque au bout de ce tour d’horizon des matériaux de base de la peinture. Comme vous pouvez le constater ci-dessus, il ne nous reste le mois prochain qu’à explorer les additifs !
➔ 🎬 🎥 Pour terminer, je vous invite à déguster un tout nouvel épisode de mon Journal d’Atelier en vidéo :
🎨 Rendez-vous au mois prochain, et d’ici là, bonne peinture !
En savoir plus sur moi : Marie Vanesse
Mon manuel complet de recettes de peinture en pas-à-pas : Peintures, recettes maison (176 pages en couleurs, une cinquantaine de techniques traditionnelles ou naturelles)
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